Les années 60, une décennie révolutionnaire dans l’histoire de la mode ! C’est la décennie de toutes les audaces. Mais aussi celle qui consacre l’émancipation du corps féminin, sous l’impulsion de créateurs devenus légendaires, qui ont osé s’affranchir des codes bourgeois pour explorer une féminité encore balbutiante. Durant les sixties, toutes les normes vont exploser.  Les sixties marquent l’essor du prêt-à-porter dans la mode. Après des décennies dominées par de luxueuses et élitistes maisons de haute couture, les vêtements se popularisent, se rapprochent de la femme de la rue.  Nouvelles coupes, nouveaux volumes, nouvelles couleurs, nouvelles matières… et nouvelles longueurs.

La mini-jupe

“Le bon goût est mort, la vulgarité c’est tout ce qui compte.” Mary Quant

Qui a réellement inventé la mini-jupe ? Certains l’attribuent à l’Anglaise Mary Quant, d’autres au Français André Courrèges, peut-être inspirés par d’autres créateurs ?
Née entre 1962 et 1963, qualifiée tour à tour de révolutionnaire et de scandaleuse, elle accompagnera les femmes dans leur révolution ; pour une sexualité assumée, une maternité maîtrisée, une égalité revendiquée, un rejet des valeurs bourgeoises… et de la jupe sage mi-mollets de maman.

“Le bon goût est mort, la vulgarité c’est tout ce qui compte” affirmera la provocante Mary Quant qui voulait la mode des sixties “arrogante, agressive et sexy”.

Dans le sillage de la minijupe, les collants se popularisent, renvoyant au placard bas et porte-jarretelles. La mode se fait sexy, mais aussi, mais surtout, pratique et confortable, dans les pas de la révolution qui courait depuis le début du siècle et qui avait déjà aboli le corset et introduit la fameuse coupe garçonne de Mademoiselle  Chanel.

L’imprimé vichy

Alors que les vêtements se faisaient sobres, ils se parent désormais d’imprimés. Associé aux icônes mode des sixties, le vichy devient l’imprimé phare des sixties. Comme Brigitte Bardot dans le film Une Parisienne de Michel Boisrond, l’imprimé vichy s’empare de nos jupes midi, resserrées à la taille avec une petite ceinture en cuir. Mais aujourd’hui, l’imprimé vichy se retrouve sur quasiment toutes nos pièces mode ! Chemisier, pantalon, robe… Son petit côté vintage séduit toutes les générations.

Le tailleur pantalon

Longtemps réservé au vestiaire masculin, le tailleur pantalon fait aujourd’hui partie de nos indispensables mode. C’est en 1966 que le smoking au féminin fait officiellement son apparition. Il est imaginé et réinventé pour la première fois par Yves Saint Laurent. Osé pour l’époque, ce vêtement qui révolutionne le genre et bouleverse les codes fondamentaux de la mode ne fait pas tout de suite l’unanimité.

Trop novateur et audacieux, le costume est d’abord boudé par la clientèle haute couture. Mais en septembre 1966, alors qu’Yves Saint Laurent inaugure sa première boutique de prêt-à-porter dans le VIe arrondissement parisien, sur la rive gauche, les Parisiennes affluent en quête du fameux smoking accessible à 680 francs. “Pour une femme, le smoking est un vêtement indispensable avec lequel elle se sentira continuellement à la mode car c’est un vêtement de style et non un vêtement de mode.”, déclarait Saint Laurent.

La robe Mondrian

En 1966, l’iconique robe Mondrian, inspirée des oeuvres abstraites de Piet Mondrian, sort des ateliers d’Yves Saint Laurent. Le prototype est créé par Azzedine Alaïa et les chaussures qui l’assortissent sont dessinées par Roger Vivier. La sensation est totale, le monde de la mode reste béat devant ce lainage sans manches, à la coupe droite et aux imprimés modernistes, qui s’arrête juste au-dessus des genoux.

Le foulard, l’accessoire des années 60

Autre accessoire phare de cette décennie marquante pour la fashion sphère : le foulard. Pour un look rétro à souhait, le foulard couvre la quasi-totalité de la chevelure et se noue à l’arrière. On adore aussi la façon dont le portait Jackie Kennedy : sur les cheveux et noué nonchalamment sous le menton. Celle-ci aimait également l’attacher à son sac à main. Pour un look à la B.B, le foulard se porte en bandeau. A la fin des années 60, les hippies, issus en grande partie de la jeunesse nombreuse du baby boom de l’après-guerre, préfèrent nouer le foulard autour de leurs têtes. Celui-ci se place désormais sur le front, comme leur nouvelle idole Janis Joplin.

Place aux accessoires XXL

Côté accessoires, exit la discrétion, place au XXL !

Les lunettes sont futuristes. Celles de Cardin, des oeuvres d’art. La monture est large et pop ; couleurs criardes, imprimés tape-à-l’œil, elles jouent les stars de la tenue.

Les bijoux sont minimalistes mais surdimensionnées et s’acoquinent volontiers avec le plastique, moulés dans des formes cocon, aux arrondis “space age”, architecturaux. Un mot d’ordre : voyant !

Aux pieds des filles, le talon autrefois galbé et aiguille devient droit et carré ; la bottine souple mi-mollets – blanche de préférence – est la star des sixties.

Au bout des doigts, le sac à main est mini, aux teintes et aux imprimés flashy, suspendu à une anse courte.

En bref, la mode des années 60 c’est…

  • Une jupe, une robe mini ou/et un manteau, toujours au-dessus des genoux, mi-cuisses, c’est encore mieux.
  • Des matières rigides qui ne bougent pas. En PVC, c’est encore mieux.
  • Des coupes droites. Taille et poitrine ne sont pas marquées.
  • Des couleurs pop, acidulées. Ou du blanc, mais futuriste, pas virginal (tout est dans la coupe et la matière).
  • Des accessoires XXL, popissimes. En plastique.
  • Des lunettes vintage-futuristes, XXL elles aussi.
  • Des chaussures à talons carrés. Des bottines en plastiques mi-mollets, c’est le top du top.
  • Des sacs à main mini, bourse ou cartables XS, aux teintes pop et acidulées.
  • Pièces iconiques : la mini-jupe, les collants, le tailleur-pantalon.
  • Couleurs : acidulées (orange pop en particulier) et blanc « futuriste »
  • Motifs : pois et rayures.
  • Matières : Le plastique (PVC), la résille de vinyle, le métal et le tissu lamé.
  • Icônes mode : Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Françoise Hardy, Twiggy
  • Créateurs phares : Saint Laurent, Courrèges, Mary Quant, Paco Rabanne, Pierre Cardin.